Comment devenir vulgaire ?
Article publié le 19/05/2020 | mis à jour le 18/11/2021 humour
Si vous en avez marre que l'on dise de vous "mais quelle classe incroyable, cette fille" ou "comme cet homme est subtil et raffiné", vous pouvez envisager de vous convertir à la vulgarité. Ça va pas être facile mais avec nos conseils, vous devriez pouvoir y arriver.
C'est quoi, la vulgarité ?
Vous le savez certainement déjà, l'adjectif vulgaire vient du latin vulgus qui signifie "bas-peuple". Quelqu'un de vulgaire est donc à la base une personne issue du bas-peuple, genre la loose populaire inculte mal éduquée qui parle mal dans des bleds pourris et des banlieues craignos.
Sauf que pas du tout. Enfin plus vraiment, parce que les choses ont évolué avec les générations. Quelqu'un de très cultivé ou de très bien éduqué peut être incroyablement vulgaire. Ce n'est pas non plus une seule question de classe sociale ou de revenus, puisqu'on a souvent l'occasion de remarquer que la vulgarité est très répandue dans les milieux friqués. Ensuite, il y a différents degrés de vulgarité. Elle ne se manifestera chez certaines personnes que de façon sporadique ou bien seulement dans un certain contexte. Il y a également le vocabulaire : on fait souvent ce rapprochement [grossier = vulgaire] mais là encore, ce n'est pas complètement vrai. On peut dire tout un tas de grossièretés avec de la classe.
La vulgarité peut simplement se manifester dans une attitude. Par exemple : le type qui pisse dans la rue. Prenons un SDF et un gars bourré qui se soulagent contre un mur. Ok c'est pas terrible, mais le SDF par définition n'a pas de domicile donc pas de chiottes (NDLR : "chiottes" c'est pas vulgaire, c'est de l'argot) et le mec bourré vient de se faire virer du resto parce qu'il s'est trompé de porte et a commencé à pisser dans la réserve. Là, on n'est pas vraiment dans la vulgarité, à l'inverse du type qui se lève d'une terrasse de bistrot et va ouvertement lisbroquer entre deux bagnoles pour bien montrer que le monde lui appartient, qu'il en a des grosses comac et que les gogues c'est bon pour les gonzesses (le machisme est vulgaire).
C'est ce même crétin qui va râler parce que son café est tiède. Ben oui Ducon, ça fait 10 minutes que tu brailles dans ton téléphone "ma béhème elle a 16 soupapes, j'te raconte pas comment je les plante tous à 230 sur la quatre-voies". Donc il va appeler le serveur et l'humilier en l'insultant copieusement, juste parce que comme c'est lui le client, il a tous les droits sur "plus petit que lui", donc sur ce "simple" serveur (qui devrait lui en coller une mais c'est un coup à perdre son job et ça, Ducon le sait bien).
Finalement, on se rend compte qu'il y a dans la vulgarité une volonté (consciente ou pas) de ne pas passer inaperçu. Alors à "vulgaire", on préfèrera peut-être "ordinaire qui veut se faire remarquer". Voyons donc plus précisément comment devenir vulgaire.
NB : comme toujours, qu'il s'agisse de ce qui précède ou de ce qui suit, tout est subjectif.
Comment devenir vulgaire ?
La mise en condition
Pour commencer, une immersion dans les programmes de téléréalité sera très enrichissante. Ces émissions sont un vivier inépuisable de clichés vulgaires tant masculins que féminins : c'est le summum de la bêtise, le royaume de la cagole, l'empire du cacou, le règne du cheap et du mauvais goût.
Ce qui est vulgaire en général
- Le bling bling : vêtements, bijoux, bagnoles et autres accessoires en version tape-à-l'oeil, plus clinquant tu meurs.
- Parler fort en faisant de grands gestes mais surtout : parler fort.
- Manquer de respect.
- S'habiller comme si on avait 20 ans alors qu'on en a 60 bien tapés.
- Le surdosage d'injections de collagène, de botox, de chirurgie esthétique.
- Montrer qu'on est plein(e) aux as.
- L'excès (de tout et notamment de vocabulaire ordurier).
La fille vulgaire
L'archétype : la bimbo narcissique issue de l'une des toutes premières émissions de téléréalité, qui se casse aux US pour pas qu'on se rende trop compte que la taille de sa cervelle est inversement proportionnelle à celle des bonnets de son soutif.
La panoplie de la fille vulgaire
- Le bronzage thermostat 200° souvent associé aux cheveux décolorés.
- Le maquillage à la truelle de camion volé (avec le crayon à lèvres plus foncé que le rouge).
- Un abonnement à l'année dans un nail salon pour décorer ses ongles de 3cm de long.
- Le décolleté trop plongeant.
- La jupe trop courte.
- Les platform shoes trop platform.
- Les vêtements trop moulants.
- L'accumulation d'au minimum 2 des 4 points précédents portés en même temps.
- Le string qui dépasse à la taille.
Avoir l'attitude de la fille vulgaire
- Rire à gorge déployée, tout le temps, pour rien, tout le temps.
- Faire des doigts et se croire rock'n roll.
- Jurer comme un charretier histoire de se donner un genre.
- Prendre des poses de porn-star et minauder (ou au contraire en faire des tonnes).
- Être hystérique.
Le mec vulgaire
L'archétype : le parvenu autosatisfait, mégalo et puant qui passe de l'immobilier à la politique à grand renfort de pognon, qui tweete en free-style et qui héberge dans son pays la bimbo citée plus haut.
La panoplie du mec vulgaire
- L'overdose d'autobronzant à la carotène.
- Le brushing et/ou la mise en pli et/ou la permanente.
- Les dents trop blanches.
- La chemise ouverte sur torse poilu et chaîne dorée.
- Le kit grosse gourmette en or + grosse montre en or + grosse chevalière en or.
- Les chaussures à bouts très allongés.
Avoir l'attitude du mec vulgaire
- Reluquer les meufs et les aborder en mode misogyno-beauf "eh didon toi, viens un peu par là, allez allez !".
- Porter des costumes à 5000 balles et ne pas laisser de pourboire.
- Se mettre la main au panier toutes les deux minutes.
- Rire gras.
- Faire des sous-entendus cul en permanence.
- Péter ou roter bien fort pour faire rire la galerie.
- Donc se croire drôle alors qu'on est juste bien lourdingue.
- Les considérations "artistiques".