Comment savoir si on est un tueur en série ?
Article publié le 15/04/2020 | mis à jour le 16/11/2022 humour
Voilà 10 minutes que vous contemplez votre couteau de cuisine. Un sourire pensif aux lèvres, vous parcourez le fil de la lame d'un doigt langoureux... quand une question surgit dans votre esprit : seriez-vous un tueur en série qui s'ignore ?
Il va de soi que la réponse à cette question aura des conséquences importantes si elle est affirmative. Buter son prochain à tour de bras est une activité risquée : le commun des mortels n'aimant pas beaucoup mourir, les meurtres et autres assassinats sont depuis lurette interdits par la loi et toute infraction avérée vous mènera droit à la case prison - ou à la peine capitale selon le pays où vous exercez. Il convient donc d'étudier soigneusement votre cas en examinant chaque indice, du plus évident au plus obscur, afin de déterminer si oui ou non vous êtes un tueur en série.
Qu'est-ce qu'un tueur en série ?
Eh oui, question pertinente, parce qu'on a vite fait de considérer qu'un tueur en série c'est juste quelqu'un qui tue plein de gens. Or ce n'est pas si simple, c'est même suffisament compliqué pour qu'une division du FBI, le National Center for the Analysis of Violent Crime, se soit penché sur le sujet il y a une quarantaine d'années.
Si le nombre de victimes est évidemment un indicateur prévalent, d'autres critères et notamment la période et la localisation desdits meurtres sont à prendre en compte. Ainsi, il semble acquis que label "tueur en série" ne soit attribué qu'à partir de 3 homicides commis "en des lieux et des temps différents", généralement sur une période de plus de 30 jours.
Si vous n'en n'êtes qu'à un ou deux meurtres, vous pouvez d'ores et déjà retourner tripoter votre couteau l'esprit tranquille, vous n'êtes pas un tueur en série.
Pour l'anecdote, c'est Robert Ressler, agent du FBI, qui utilise le terme de tueur en série pour la première fois lors du procès de Ted Bundy, l'un des recordmen en la matière.
De là à penser qu'être serial killer est une exclusivité américaine, il n'y a qu'un pas et nous ne le franchirons pas : on trouve en effet des champions de l'homicide dans tous les pays et notamment en France (Landru, Petiot, Fourniret, Heaulme,...).
Maintenant que nous avons précisément établi le profil qui nous intéresse, nous pouvons procéder à l'analyse de votre cas.
Votre enfance
Si vous avez grandi dans une famille dysfonctionnelle dans laquelle vous avez subi divers abus traumatisants et que vous preniez plaisir à étêter les mouches, à mettre le feu au poulailler et qu'en plus vous faisiez pipi au lit, vous avez sans aucun doute un terrain favorable au développement d'une carrière florissante.
Cette fameuse "triade de symptômes" (sadisme, pyromanie, énurésie) est reconnue comme étant caractéristique de la jeunesse de nombreux tueurs en série. Côté famille, Gary Ridgway (au moins 50 victimes et probablement pas loin de 100) avait des soucis avec sa mère et Ted Bundy (plus de 35 meurtres) s'entendait moyen avec son père. Albert Fish a pour sa part grandi en orphelinat mais ça ne l'a pas empêché de tuer une quinzaine de personnes.
Cependant, vous pouvez très bien et malgré tout ne plus jamais exprimer la moindre pulsion meurtrière par la suite, de même que vous pouvez avoir vécu une enfance heureuse et sereine digne d'une pub pour [on n'a pas le droit de dire des marques mais vous voyez très bien ce que je veux dire] et devenir un homicideur prolifique.
Passons donc à d'autres critères.
Votre personnalité
Là aussi, nombreuses sont les observations qui permettent de définir une typologie "tueur en série" et a priori, cela n'aboutit pas à un personnage sympa-sympa.
Autoritaire, manipulateur, autocentré, vaniteux, parfois charismatique et de toute façon absolument incapable d'éprouver la moindre empathie et encore moins de remords, le tueur en série est un type imbuvable qui trompe les apparences avec succès puisque le plus souvent, ni son entourage ni ses victimes ne se méfient de lui.
Autre statistique intéressante : 90% minimum des tueurs en série sont... des hommes. La faute à la testostérone qui favoriserait un tempérament offensif, conclusion étayée par le fait que dans la grande majorité des cas, les meurtres sont précédés d'une agression. Moins brutales, les femmes n'en sont pas moins dangereusement tarées : Belle Gunness a fait disparaître entre 40 et 60 personnes, parmi lesquelles tous ses maris et tous ses enfants, allez hop pas de chichis.
Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, respirez et n'allez pas péter un boulon, ce serait dommage de passer de "tueur en série potentiel" à " tueur en série opérationnel"... Si vous avez encore des doutes, nous pouvons pousser un peu plus loin l'enquête et simplement cocher dans la liste qui suit les options qui vous correspondent.
Les autres indices qui pourraient vous alerter
Vous n'êtes pas encore passé à l'acte ? Alors méfiez-vous des signes avant-coureurs suivants :
- Vous adorez pécho un max de filles mais elles vous gonflent très vite et vous avez des envies de vous en débarrasser de façon vachement plus radicale que de virer leur 06 de vos contacts.
- Ou à l'inverse, vous détestez les femmes qui d'aillleurs vous le rendent bien. Ça vous énerve. Beaucoup. BEAUCOUP BEAUCOUP BEAUCOUP.
- Vous admirez cette hache en pensant "c'est fou ce qu'elle irait bien dans un crâne".
- Vous creusez un grand trou dans le jardin et, satisfait du travail accompli, constatez que vous pouvez y caser facile 15 personnes, 20 en serrant bien.
Si vous êtes passé à l'acte mais c'est pas sûr, voici quelques pistes :
- Vous passez votre vie à mettre du linge sanglant dans la machine.
- Vous entendez régulièrement des voix vous investissant d'une mission divine ("tu dois puuuuurifier le moooonde", "mais si allez vas-y tu vas voir, c'est bien plus marrant quand ça respire plus") et comme par hasard, 10 minutes après, bim, cadavre à vos pieds.
- Vous ouvrez le congélo et hésitez entre mollet rôti au four et tête de meuf sauce gribiche pour le dîner de ce soir.
- Vous avez inspiré Thomas Harris dans la création de son personnage Hannibal Lecter.
- Vous lisez cet article depuis une cellule de prison dans laquelle vous purgez une peine de réclusion à perpétuité, condamnation conséquente à, tadaaa : la série de meurtres dont vous avez été reconnu coupable.
Sources :